Pavillon d’art québécois et canadien Claire et Marc Bourgie – Musée des beaux-arts de Montréal
Alors que la conservation du patrimoine religieux représente un défi dans le monde entier, l’intervention réalisée en 2011 pour le pavillon d’art québécois et canadien Claire et Marc Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal est un modèle exemplaire du genre.
Saluée à maintes reprises pour sa réflexion architecturale poussée, son intégration urbaine exceptionnelle et son design conjuguant le passé et le futur, elle vient restaurer l’ancienne église Erskine and American, un lieu d’importance historique nationale, et y greffe un édifice qui marque son temps par une facture et un langage contemporain.
Électromécanique
Enerpro / Le Groupe Conseil Berman inc.
Photographie
Marc Cramer, Tom Arban
Entrepreneur
Pomerleau
Structure
Nicolet Chartrand Knoll ltée
Coût
28,8 M$
Aménagement paysager
Provencher_Roy
Acoustique
Legault & Davidson
Éclairage
Go Multimédia
Autres collaborateurs
DFS Architecture & Design
Pays
Canada
Ville
Montréal
Client
Musée des beaux-arts de Montréal
Superficie
5 483 m²
Année
2011
Dialogue avec la ville
Grâce à sa sobriété et sa perméabilité, le pavillon sublime la collection permanente d’art québécois et canadien, tout en établissant un triple dialogue avec la ville, le complexe muséal et l’église. Le premier s’établit grâce aux nombreuses vues sur Montréal, notamment depuis la verrière du sommet de l’édifice qui offre un lien visuel fort avec le mont Royal, élément emblématique de la métropole. Le deuxième s’organise autour de l’intégration du pavillon Bourgie au Musée des beaux-arts en l’y reliant tant physiquement, grâce à un passage souterrain sous la rue Sherbrooke, que métaphoriquement, par une réinterprétation du même marbre blanc utilisé pour les pavillons Michal et Renata Hornstein (1912) et Jean-Noël Desmarais (1991). Le troisième s’organise autour des espaces d’accueil que le pavillon partage avec l’ancien édifice religieux, mais également par l’esprit qu’il en évoque, autant dans son élévation, prolongée par une ouverture vers le ciel, que par la présence d’alcôves subtilement dessinées autour des espaces d’exposition.
Dialogue avec l’église
L’annexe à l’arrière de l’église, dont la nef et le cœur ont été transformés en salle de concert de 444 places, a été intégralement reconstruite pour faire place au pavillon. Le bâtiment de six étages, dont deux en sous-sol, forme une série de cinq salles d’exposition superposées invitant les visiteurs à faire un parcours chronologique et vertical. Lien entre le clair-obscur du sous-sol et l’illumination du haut de l’édifice, l’escalier central permet un crescendo de lumière en s’autorisant des percées visuelles de plus en plus importantes sur l’extérieur. Il présente également la typologie du lieu, chacun des niveaux abordant la relation avec l’environnement immédiat via cet escalier et les halls des salles superposés donnant sur l’avenue du Musée.
« Un musée réussi est un espace qui invite à une expérience sensorielle capable de transporter le visiteur dans un univers inédit.