Ponts Darwin
Situés sur l’Île-des-Sœurs au Québec, les ponts Darwin ouvrent de nouvelles perspectives architecturales grâce à l’utilisation de matériaux durables et locaux. Ils suivent aussi la volonté de la Ville de Montréal d’accélérer sa transition écologique et de devenir un modèle nord-américain de mobilité durable.
En remplaçant les anciennes structures qui avaient atteint leur fin de vie, les nouveaux ponts jumeaux Darwin permettent aux piétons et aux cyclistes de traverser en toute sécurité les quatre voies de circulation du boulevard et d’entrer dans le Parc de West-Vancouver. Les coffrages courbes et les motifs architecturaux arrondis de la nouvelle conception s’intègrent parfaitement à un site emblématique situé à proximité du fleuve Saint-Laurent et de l’édifice Corot conçu par Ludwig Mies van der Rohe en 1967.
Architectes
Provencher_Roy
Génie civil
SNC-Lavalin
Photographie
Stéphane Brügger
Entrepreneur
Tisseur Inc.
Structure
SNC-Lavalin (durabilité du béton)
Aménagement paysager
Provencher_Roy
Éclairage
SNC-Lavalin
Autres collaborateurs
Ville de Montréal / Béton Hébert inc. / Lafarge Canada inc. / Université de Sherbrooke / Les Services EXP inc.
Certification
Candidat à la certification Envision
Pays
Canada
Ville
Montréal / Île des Soeurs
Client
Ville de Montréal
Superficie
37 m
Année
2021
Une intégration urbaine sensible
Compte tenu de la richesse architecturale de la zone, les ponts Darwin ont été pensé pour s’intégrer harmonieusement à l’environnement. Les formes, proportions, matériaux et traitements de surface ont été choisis dans le but de concevoir des structures élégantes, sobres et épurées. Un parapet incurvé en forme d’arc créé également un dégagement sécuritaire à plus de 4 mètres des voies de circulation. Le résultat dessine un effet de mouvement inédit et élégant tout le long des 37 mètres de l’infrastructure.
Alors que pendant des décennies, les infrastructures de transport ont été construites pour le seul usage de l’automobile, le nombre croissant de piétons et de cyclistes nous oblige aujourd’hui à repenser nos infrastructures.
Durabilité et innovation
La reconstruction des Ponts Darwin utilise du verre recyclé d’origine locale, devenant ainsi les premiers ponts au monde à utiliser du béton de poudre de verre, un nouveau matériau qui incorpore du verre recyclé finement broyé. Ce type de ciment, également appelé pouzzolane de verre broyé (GGP), remplace 10% du liant ternaire par de la poudre de verre recyclé. La pouzzolane de verre moulu (PVM abrégé en anglais par GGP) du projet aura nécessité 40 000 kg de verre recyclé local, soit l’équivalent de 70 000 bouteilles de vin. Cette innovation 100 % québécoise et brevetée est le résultat de 17 années de recherche de l’université de Sherbrooke et de la ville de Montréal.
La durée de vie des nouveaux ponts Darwin est estimée à plus de 125 ans, contre 75 ans pour une structure en béton classique. Cette première mondiale ouvre la voie à une nouvelle matérialité durable dans l’aménagement urbain.
Un jardin secret
et sécurisant
Entre les deux voies des ponts, le terre-plein central s’ouvre et se creuse. Il dessine deux arcs de cercle partant de la route qui descendent en pente vers la piste cyclable. Cette enclave traversée par le piéton offre une opportunité d’aménagement sous forme de terrasses paysagées. Arbres, arbustes et plantes indigènes favorisent la biodiversité et créent une atmosphère invitante, douce et colorée. L’aménagement du site a également été conçu comme une zone humide capable de récolter les eaux de ruissellement.
Le passage s’illumine à la nuit tombée grâce à un éclairage DEL durable, évitant au marcheur la sensation de tunnel.
Avant
Après
Adapter
pour demain
l’héritage
urbain
Les ponts Darwin apportent un souffle nouveau à l’expérience novatrice de vie urbaine développée dans les années 60, tout en améliorant son langage, sa présence physique et visuelle, dans une logique contemporaine. Provencher_Roy démontre ainsi sa capacité à faire voyager un langage architectural urbain d’une génération à l’autre.